Cette biographie se place à l’articulation du récit personnel et des manières dont j’ai pris part à ces chantiers de recherches.
Un travail de mémoire tardif sans retour aux archives, sans doute subjectif et incomplet.
Chaque lien en bleu renvoie au projet plus longuement traité.

LISTE DES TRAVAUX

ENGAGEMENT

Après l’Océan – Shad [Frazer James] ©tomaBaqueni

L’anthropologie est une discipline qui traite de la pluralité des usages du monde et qui se situe au croisement d’autres champs, tout en ayant ses méthodes propres dont l’enquête de terrain est le centre. Dès sa naissance sous la colonisation, elle est inventée pour découvrir les zones conquises, c’est ce qui l’a associée au cinéma naissant dont la vocation première était de connaître l’homme, selon Marey les études du mouvement et selon les Frères Lumière pour « offrir le monde au monde » [Tavernier]. Depuis ces époques, l’ethnologie est la seule science humaine qui gardera le long du siècle une relation au cinéma et à la photo. Je me suis engouffrée dans ce dualisme.

8 voisines – Fatima remet son voile – Paris

Dès mes premières années de faculté, je m’engageais contre les inégalités du capitalisme aux côtés des féministes, des luttes Nord-Sud, du Larzac… et contre les idées toutes faites qui engendrent blocages sociaux, racisme et violence. Le passage à la recherche n’a que renforcé ce postulat de départ. Mes projets se sont toujours formulés à l’intérieur d’une position critique face à une question politique. Jamais je n’aurais pu m’intéresser à une généalogie ou à la culture maraîchère, si derrière il n’y avait pas une question qui m’amenait à battre le fer.

Une fois entrée dans le monde universitaire, d’une certaine façon, je n’en suis jamais sortie. Je suis passée directement dans le corps enseignant à Paris VIII, puis celui des chercheurs au CNRS où j’ai fait ma carrière tout en retrouvant l’enseignement à l’EHESS. Cette protection de l’Etat m’a permis de développer librement des projets à l’intérieur d’un milieu stimulant sur le plan intellectuel ; compétitif et amical à la fois. L’institution m’a offert des outils de travail et la possibilité d’une création liée au dévoilement de connaissances : une chance qui ouvre les possibles pour sortir des tranchées disciplinaires, des oppositions entre ‘art et ‘science’  ou des apories de la théorisation des sociétés quand elle devient binaire, verticale sous la forme de pré-pensés. Ce mouvement de la posture critique prend largement place dans l’expérience du monde que nous observons par des enquêtes de terrain financées par le CNRS et pour lesquelles mon engouement a été sans fin même avec des débuts difficiles.

Le besoin profond de me décentrer m’a habitée depuis l’enfance par un goût prononcé de l’ailleurs. Je voulais vivre des rencontres qui mêlaient altérité, interrogations et confrontations avec un regard de l’intérieur, essentiel à mes yeux. Être au plus proche pour éviter toute posture en surplomb que je déteste et qui empêche de voir la complexité des collectifs humains.

Little Go girls – Quartier Les Millionnaires – Abidjan

Après être entrée dans ce métier par l’écrit, je l’ai abordé par le documentaire, la fiction, la photo. Le sujet impose la forme. Aucun a priori.

Il paraissait souvent étonnant que je puisse être au CNRS et utiliser des modes d’expressions « artistiques ». Science et art sont en réalité sur une ligne de démarcation qui sépare le connu de l’inexploré ; une même attention est accordée aux relations sensibles et à la subjectivité sans lesquelles aucune ethnographie n’existerait.

PORTRAITS ET ENTRETIENS – PRESSE

Publicité Aaton pour le Time code – ©beauviala-jp

Quelques vidéos