LITTLE GO GIRLS
Long métrage documentaire
Sortie en salle le 9 mars 2016 – Distribution JHR films
Les go se servent de leur corps comme d’un tiroir caisse dans les ghettos d’Abidjan en espérant un peu d’autonomie. Très jeunes, analphabètes, largement musulmanes, elles fuient les violences familiales avec provocation et brutalité. Mais entre le réveil du matin et le tapin le soir, le temps façonné par l’attente et la vacuité laisse émerger une intimité qui les montre juste là, rêveuses, épuisées, incertaines.
Soudain, elles sont prêtes à affronter le déshonneur et la mort, comme à renverser soudain leur mode d’existence pour tenter de gagner un peu de dignité à travers un nouveau projet de vie, la Casa des Go. De nouvelles difficultés surgissent. Qui en sortira vraiment ?
J’ai choisi une écriture en demi silence pour redonner une humanité à ces proscrites perçues maudites, hurlantes, violentes dans les grammaires collectives. Loin des préjugés déterministes sur la prostitution, je me mets au niveau de leurs échappées propres, leur fragilité du moment entre soumission et liberté.
RÉALISATION
Image et son de l’intime
Attirée par une nuque, la volute d’une clope, une chanson, des yeux troublés par la came, le réajustement d’une robe sur une hanche, une prière, je laissais les corps remplir le cadre. Des moments d’intimité rares. Elles sont là comme personne ne les voit jamais, sans chercher à plaire ou à défier. L’écriture place le regard et l’écoute au-dedans.
Ce film s’est fabriqué à l’envers. Il a commencé quand tout était terminé.
MAKING-OFF
Musique et son avec Éric Thomas
Pour les avoir photographiées sur des sites de prostitution, je sais le silence, porteur de douceur et de vie, l’expression de l’être qui souffre ou résiste et qui n’a pas toujours envie de s’exposer.
Quand une jeune fille s’ouvre a moi dans sa fragilité, je veux entendre ses gestes, sa brosse a cheveux, son enfant : avoir le son de mes yeux.
PETITES BONNES ET CORRUPTION
L’école inutile aux filles
Une malmenée trouvera toujours de plus faibles qu’elle dans un système de dépendance qui s’étend a toutes les relations dans un monde ou chacun est dans son chacun. Inch Allah !
Corruption
L’extrême corruption de la société se traduit par une croissance des formes de servitude autour d’un clientélisme. L’enchevêtrement de dépendances qui s’étendent à toutes les relations rend l’accès au politique inextricable et la notion de citoyenneté a du mal à se constituer, à côté d’un individualisme mythifié Cela maintient une réserve de servitudes quasi infinie. En particulier dans les quartiers précaires où des familles, en proximité sommaire avec le Coran, pensent l’école inessentielle aux filles, vouant celles-ci à des tâches ancillaires dans des conditions souvent atroces.
Les bonnes filles vont au paradis, les mauvaises où elles veulent.
Partenaires
Bande annonce
Little Go girls – 1h26
Version « nouchi » français de rue
Ce film nécessite un sous titrage, même en français.
Activer CC en bas à droite de l’écran.
VF
VA
V-ESP
« Une photographe redonne beauté aux damnées de la prostitution. »
Des mots de minuit
« Les gestes s’apparentent à un ballet chorégraphique. On entre dans leur vie, sans aucun voyeurisme. »
Le Monde – Clarisse Fabre
« Des petites putes filmées comme des reines de légende… La somptuosité des images, un signe d’humain à humain. »
Slate – Jean Michel Frodon
« Le meilleur du cinéma engagé. »
Jeune Afrique
« C’est coloré, chaud, émouvant. »
Les Inrocks
« Une plongée lumineuse au coeur des ténèbres. »
Le Canard enchaîné
« Un douloureux manifeste pour la liberté. »
Télérama
« Un long poème visuel tourné vers les visages et les corps silencieux. »
Radio Nova
28′ Arte
Musique originale de Éric Thomas
Musique score: Go de nuit
Musique score: Doni Doni
Dossiers à télécharger
Scènes du film
Confidences dans le moucharabieh – VS longues
REVUE DE PRESSE
Quelques extraits
« Abidjan, un ghetto d’ordures et de sexe vite fait, mal fait. Une photographe redonne beauté aux damnées de la prostitution. Des images fortes et un film, Little Go girls. Éliane de Latour est anthropologue de formation et de conviction, il n’y a qu’a regarder ses photos pour être convaincu de sa compétence et de… son art. Une définition de l’art? mettre en abîme nos certitudes. ».
Des mots de minuit – La photo parlée – Remy Roche
« Si elle a un beau passé de documentariste, texte, photo, film, c’est qu’Éliane de Latour anthropologue, s’intéresse d’abord à l’humain… Maintenant elle fictionne légèrement ses sujets, c’est le cas de Little Go girls. C’est coloré, chaud, émouvant. »
Les Inrocks
« Les couleurs resplendissent dans l’ombre, la partition d’Eric Thomas est superbe. Une plongée lumineuse au coeur des ténèbres. »
Le Canard enchaîné – D.F.
«Éliane de Latour, anthropologue et photographe, fait du destin de quelques filles de ghetto d’Abidjan, entre sexes tarifés et quête quasi impossible d’autonomie, un douloureux manifeste pour la liberté́. »
Télérama – Guillemette Odicimo