Exposition photo et vidéo

Maison des métallos, Ville de Paris
13 novembre au 7 décembre 2014

Sous le marrainage de Françoise Héritier, anthropologue, professeure honoraire au Collège de France.

 

De retour à Abidjan après la guerre post-électorale de 2011, je veux retrouver les jeunes filles avec qui j’avais travaillé et qui se vendent aux prix les plus bas du “marché” : les Go de ghettos.
Trois ans se sont écoulés depuis l’exposition photo, « Go de Nuit, les belles oubliées ». J’aborde de nouveaux territoires.

RETOUR ET PROMESSE

Un nouvel angle

Au moment de la précédente exposition “ Go de Nuit, les Belles oubliées ”, je m’étais engagée auprès des jeunes filles photographiées à ne pas rester indifférente à leur sort si j’arrivais à recueillir des fonds avec les photos.

Mon retour inattendu, ma promesse tenue, rendaient l’approche plus intime et confiante. Je quittais les sites de prostitution pour aborder de nouveaux territoires, « chez elles », dans les non-lieux où elles élisaient temporairement domicile.

Je photographie. Je filme aussi. Leur beauté me magnétise, le mouvement, le cadre et la lumière les disent autrement. Le temps se construit moins sur l’événement que sur leur mystère.

FANTASMES COLLECTIFS

La photo comme singularisation

« Avec Mariam, c’est seulement sommeil qui nous sépare. »

Tata

Les Go se montrent dans leur vie quotidienne. Alimentée par le sexe et l’interdit, la prostitution devient un lieu de fantasmes qui finissent par définir les jeunes filles dans le regard social où elles sont rabattues à l’infamie. Elles ne « valent » rien comme être humain. Sur le marché, on peut se servir comme on veut, en prendre deux ou cinq en lots pas chers, et pour n’importe quel “jeu”. Rien ne s’oppose à ce viol consommatoire qui essentialise des corps. On passe vite du “Elles l’ont bien cherché” à “C’est ce qu’elles veulent” à “Ce sont des nymphomanes et pas des victimes.”

“Être unique”

La photo isole une singularité, un dire, un rêve; elle véhicule une émotion propre à chacune, les sortant de la massification. Le rétablissement de l’honneur passe par la construction d’une autre image qui s’oppose aux assignations majoritaires.

« Être entier, unique et du genre humain. »

Winnicott

SCÉNOGRAPHIE

Photos séquences et vidéos

« Si tu es femme là, que tu vieillis, que tu n’as pas d’enfant, tu es inutile.
Peut être l’enfant peut essuyer tes souffrances. »

Sali

L’exposition « Les belles retrouvées » mêle installations photos, vidéos et montages de photos-séquences portés par leurs mots : Rêves, peurs, drogues, bagarres, paraître…
Le spectateur ne reste pas en surplomb mais prend le temps des gestes et des paroles du ghetto où ces filles de 10 à 24 ans se vendent à 1€50 la passe.

« Chair de femme vaut moins que poulet de chair.
Pour nous c’est 1000 cfa [1,50€], pour poulet c’est 4000 cfa »

Ami

Mariage

Pour des raisons de confidentialité Vimeo a besoin de votre autorisation pour charger. Pour plus de détails, veuillez consulter nos Mentions légales.
J'accepte
Souvent mon rêve me dit que je suis mariée avec un Blanc
ou avec un monsieur qui a beaucoup d’argent.”

Bijou

Prière

Pour des raisons de confidentialité Vimeo a besoin de votre autorisation pour charger. Pour plus de détails, veuillez consulter nos Mentions légales.
J'accepte
“Dieu n’a qu’à m’aider à quitter dans ça. Ca ne me plait pas du tout.”

Khady

« Dans maison en bois, chaque fin du mois, on paye 10.000 cfa (15 €)
Y a un hôtel (de passe) à côté. C’est là-bas on va gérer les mouvements

Fatou

« Moi, quand je frappe, je prends rien sauf cailloux pour percer ta tête.
J’insulte, Con pourri de ta mère ! »

Mahi

“Tout est dans la main d’Allah !”

Kanté

Pour des raisons de confidentialité Vimeo a besoin de votre autorisation pour charger. Pour plus de détails, veuillez consulter nos Mentions légales.
J'accepte
« Si je coupe mèches, Allah va mieux écouter. »

Kadi

Sélectionnée par

« Retrouver le son de l’intériorité, abolir l’espace et le temps pour toucher le mystère de ces jeunes femmes toutes animées par un furieux espoir de liberté. »

France inter – Hortense Volle

« Sélection de dix artistes aux travaux addictifs. ‘Go de nuit, Les Belles retrouvées,’ un travail engagé, réalisé à Abidjan. »

Libération – Brigitte Ollier

« Une exposition bouleversante. On voit tout de suite leur beauté, leur dignité, leur souffrance. »

France culture – Marie Héléne Fraïsse

« Eliane de Latour se sert du cinéma, de la photo et de la littérature pour raconter la résistance des laissés-pour-compte. A l’opposé de tout misérabilisme. »

Témoignage chrétien – Naly Gérard
Pour des raisons de confidentialité Vimeo a besoin de votre autorisation pour charger. Pour plus de détails, veuillez consulter nos Mentions légales.
J'accepte
Teaser de l’exposition